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domingo, mayo 19, 2024

Népotisme: Famille, quand tu nous tiens!

PolíticaNépotisme: Famille, quand tu nous tiens!

Népotisme: Famille, quand tu nous tiens!

Au Bénin, la retentissante défaite de Nicéphore Soglo en 1996 est partiellement attribuée à sa femme Rosine. Au Burkina, le régime Compaoré se dépêtre difficilement d’une crise provoquée, affirme-t-on à tort ou à raison, par son frère cadet. En Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo attribue 60 % de sa victoire-surprise à son épouse Simone. Un peu partout sur le continent l’entourage parental des chefs d’Etat est immédiatement, et parfois dangereusement, impliqué dans la gestion du pouvoir d’Etat. Voyage guidé dans ces familles qui nous gouvernent…

Par Lawali Paret

On n’est pas en Sicile mais on s’y croirait parfois, tant l’implication de la famille dans la gestion du pouvoir africain confine aux pratiques mafieuses. A quelques rares exceptions près où le chef tient ses parents proches… éloignés du cercle de direction, on assiste, le plus souvent, à un mélange des genres. Comme dans d’autres domaines, le Gabonais Omar Bongo, qui règne sur son petit monde en monarque éclairé, en donne un exemple édifiant.

Grand amateur de belles femmes et de beaux costumes, Bongo a aussi un sens élevé de la famille. Largement entouré de ses parents, de sang ou d’alliance, il a épousé la fille de son "frère congolais", Sassou N’Guesso. Son propre gendre, Paul Toungui, veille jalousement sur la mamelle nourricière du pays, le pétrole dont il est le ministre. Cet universitaire mathématicien additionne et soustrait, avec un sens pointu de la famille, les colossaux revenus du grand poumon de ce minuscule pays.

Sous ses airs détachés, El Hadj Omar Bongo est un homme méthodique en ce qui concerne la pérennisation de son pouvoir ; après avoir choyé sa fille Pascaline dans le pétrole et la diplomatie, il mise aujourd’hui sur son fils, Ali Bongo, d’origine biafraise, adopté depuis sa tendre enfance.

Bongo donne sans doute des idées à ses homologues. En Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo voit en son épouse Simone une nouvelle Jeanne d’Arc, capable de bouter les envahisseurs hors du pays.

La victoire de Simone

Si la famille politique des Gbagbo a de la peine à composer avec les autres partis ivoiriens, Laurent et Simone offrent, par contre, l’exemple réussi d’une famille recomposée. Le couple présidentiel a deux jumelles. Simone, quadruple grand-mère, a deux filles de son premier mariage et Laurent, un fils métissé (ivoirien de père…). Si toute cette descendance, en études pour la plupart de ses membres, se tient pour le moment à distance du pouvoir, la mère "assure" à elle seule. "Radio Treichville" colporte constamment des rumeurs sur son influence qui n’est pas seulement due à son rang d’épouse Gbagbo. Elle a personnellement conquis ce pouvoir par son omniprésence dans le débat politique officiel depuis au moins une décennie. Aujourd’hui, Simone Ehivet Gbagbo et sa soeur cadette Victoire Ehivet -qui fait, dit-on, la pluie et le beau temps au sein du Front Populaire- ont un bataillon de vassaux à leur solde.

"Le Christ de mama" (nom ironique donné à Gbagbo par la presse ivoirienne) suit sans doute la boulimie de pouvoir de la Première Dame ivoirienne avec une certaine bienveillance car, en définitive, une dame de caractère lui sert de bouclier contre ses adversaires. Parmi les "adversaires extérieurs" du professeur Gbabgo, Me Wade, qui, lui, rassasie la boulimie de ses enfants.

Le ventre mou sénégalais

Le changement professé par le pape du "Sopi" se vit aussi dans l’approche "familiale" du pouvoir d’Etat. Contrairement à l’époque Diouf, la famille Wade s’est impliquée, au grand jour, dans la gestion des affaires de la République. Le couple Wade a un couple d’enfants, Karim et Sindjéli, qui ont fait des études d’économie en France, "sopistes" bon teint et actifs. Karim, qui travaillait dans une banque, a pris une disponibilité pour épauler son père pendant la campagne présidentielle et a saisi au vol un pompon de conseiller du nouveau président. On le soupçonne d’être l’homme fort du palais, intervenant dans le choix de l’attelage gouvernemental, au même titre que le directeur de cabinet, Idrissa Seck. Karim serait par ailleurs très actif dans le monde des affaires. Rentrée d’Europe, Sindjéli s’est aussi mise au service de son père.

Gageons que les enfants de l’éminence chauve du changement sénégalais ne seront pas des cheveux dans la soupe du SOPI. Une éventualité que les Togolais ne craignent plus car ils la vivent déjà…

Tel père, tels fils

La gestion quasi monarchique du général Eyadema ne pouvait qu’ouvrir une voie royale à l’invasion des rouages de l’Etat par sa famille. Le grand leader n’a eu aucun scrupule à impliquer sa ribambelle d’enfants dans les sphères influentes de la vie de la nation togolaise. Avec machisme toutefois : les filles restent quelque peu en retrait. Les garçons, par contre, sont à l’avant-garde.

L’aîné des fils du général, le lieutenant-colonel Ernest Gnassingbé, qui talonne son paternel en grade, commande la garnison de bérets rouges du camp Landja de Kara dans le Nord du pays. Il y règne en potentat et n’hésite pas à titiller les leaders de l’opposition qui ont la témérité de fouler "ses" terres. C’est ainsi qu’il déclare à qui veut l’entendre qu’il commande toute la région septentrionale du pays pendant que son père règne sur le Sud.

Quant au capitaine Rock Gnassingbé, il commande le groupement des blindés. S’il joue un rôle plutôt discret dans l’armée, il est plus visible dans le monde du sport où il est le président de la Fédération togolaise de football. Kpatcha est directeur de la Société d’administration de la zone franche (SAZOF), alors que son jumeau Toyi est plus réservé. On trouve encore un Eyadema fils au sein de l’auguste Assemblée nationale monocolore et un autre dans les rues de Lomé, Emmanuel, qu’on préférerait dissimuler.

Si les filles Eyadema sont tenues à l’écart du pouvoir, elles y sont impliquées d’une manière indirecte car Eyadema se fait un malin plaisir de les marier aux hommes forts du régime : le Premier ministre Agbéyomé Kodjo et le ministre des Affaires étrangères Koffi Panou ont ainsi épousé en secondes noces des filles du général. La république bananière qu’est le Togo pourrait tout aussi bien s’appeler "Entreprise Eyadema et fils et beau-fils". Si une telle privatisation du pouvoir n’a pas encore cours au Burkina, l’impunité familiale est au coeur de la plus grave crise qu’a connu ce pays…

Compaoré et Compaoré

De Blaise Compaoré, on connaissait surtout sa famille politique, celle des officiers qui firent irruption sur la scène politique de la Haute-Volta de l’époque, un certain 4 août de l’an de troubles 1983. Celle-ci sera décimée par les querelles intestines que l’on dit fatalement inhérentes à toute révolution. Quant à sa famille biologique, on en parlait peu, jusqu’au déclenchement de l’affaire qui fera trembler la république, l’affaire Norbert Zongo.

Certains observateurs avaient déjà relevé le foisonnement de Compaoré dans les rouages de la nation: chef de l’Etat, maire de la capitale (Simon Compaoré), archevêque (Mgr Jean-Marie Compaoré), ministre stratégique chargé des Finances et du Budget (Jean-Baptiste Compaoré), président du comité de soutien de l’équipe nationale de football (Franck Compaoré)…

Mais il y a Compaoré et Compaoré, car en dehors du lien de "parenté" que tout le monde partage avec tout le monde en Afrique et, plus sérieusement, du lien ethnique (mossi), tous les Compaoré ne sont pas de la famille du chef.

Dans les cercles "immédiats" du pouvoir burkinabè, ceux de la famille réelle de Blaise Compaoré sont son beau-frère, son frère cadet et la belle-mère de celui-ci. François Compaoré évoluait dans une discrétion quasi monastique, jusqu’à ce qu’il soit bombardé conseiller à la présidence pour, dit-on, le soustraire aux nombreuses et intenables sollicitations de ceux qui voyaient en lui la voie royale pour accéder à son président de frère. Certains ministres et beaucoup de hauts responsables de l’Etat devraient leur nomination au "petit président" qui est par ailleurs très investi dans les milieux du sport. S’il y a un "faux" Compaoré à la tête des finances et du Budget, il y a par contre un vrai membre de la famille qui garde précautionneusement les cordons de la bourse: il s’agit de Lucien Marie-Noèl Benbamba, Directeur général du Trésor, époux de la soeur cadette des Compaoré.

Mais le personnage de la famille le plus visible dans les affaires reste la belle-mère du petit frère. Alizèta Ouédraogo dite "Gando", la mère de l’épouse de secondes noces de François Compaoré, est une richissime femme d’affaires et sa prospérité ne serait pas étrangère à son titre de "belle-mère nationale". La confusion des cercles familiaux et républicains n’est pas du goût de tout le monde. Pas en tout cas de celui de Saint Mathieu de Cotonou.

A César, ce qui est à César

L’ex-grand Kamarade de lutte du Bénin, Mathieu Kérékou, on le sait, est non seulement un Kaméléon, mais aussi un "K" difficile pour les membres de sa famille qu’il tient religieusement à carreau. Rupture avec son successeur-prédécesseur Nicéphore Soglo qui, lui, mélangeait allègrement serviettes gouvernementales et torchons domestiques, prérogatives républicaines et privilèges familiaux.

Pour Kérékou, la famille biologique doit être aux antipodes de la famille politique, ou alors ça se mérite. Celui que les Béninois appellent "le Prégo" est certes orphelin de père, de mère… de frères et de soeurs (on ne lui en connaît pas), mais l’ensemble de la progéniture de cet inlassable géniteur pourrait à lui seul composer et le gouvernement et le Parlement béninois tout entier.

Les seuls rejetons qui arpentent les couloirs du palais présidentiel sont les deux fils aînés du vieux, Hervé et Montant Kérékou, nés du tout premier mariage de Saint Mathieu avec Béatrice Lakoussan, actuellement député à l’Assemblée nationale. Ces deux commandants Kérékou ont dû jouer des coudes et des godasses pour s’imposer, le premier comme chef de la garde paternelle, et le second comme patron des services de renseignements à la présidence de la République.

Cette austérité dans laquelle l’ex-grand Kamarade tient sa famille tranche avec la conception africaine où pouvoir rime souvent avec mangeoire pour la famille. Un cas pas si unique pourtant. Au Niger, si Mamadou Tandja partage son coeur, il garde par contre son pouvoir pour lui seul.

Solitaire Tandja

S’il y a un domaine dans lequel le président Tandja a rompu avec les moeurs politiques précédemment en vigueur au Niger, c’est bien celui de l’implication de la famille présidentielle dans la gestion de l’Etat. Sous le régime de Maïnassara, le pouvoir et les prébendes qu’il génère étaient presque exclusivement accaparés par la directe ou médiate parentèle du président de la République. Un beau-frère était ministre-directeur de cabinet de la présidence, un autre était directeur de la société exploitant le plus grand hôtel du Niger, un autre "beauf" encore était directeur-adjoint de l’Office national du tourisme.

Le cousin direct, quant à lui, occupait le poste stratégique de conseiller en communication tandis que le petit frère (même père, même mère, comme on dit) crânait à la présidence de la République en tant que conseiller. Le népotisme était si criard que la presse indépendante nigérienne qualifiait la IVe République de "régime des parents, amis, alliés et connaissances".

Mamadou Tandja, lui, fait cavalier seul. De ses trois frères, aucun n’occupe une position officielle au sein de l’appareil d’Etat. Maïmoussa Tandja, douanier de son état, continue toujours de traquer les contrebandiers. Brah Tandja, ex-sergent-chef de l’armée, au chômage pendant plusieurs années après avoir quitté la "grande muette", s’est reconverti sur le tard dans la prestation de services. Tandis que Tidjani Tandja, l’autre membre de la lignée, est resté à Maïné-Sora, le village natal du Président (1300 km de Niamey), pour s’occuper certainement du cheptel présidentiel évalué à plusieurs centaines de têtes de bétail. Cette "mise à l’écart" des membres de la famille directe du président, qui tranche avec le paternalisme apparent du personnage, s’expliquerait par le profil peu qualifié de ses frères pour des hautes responsabilités, mais s’inspire aussi de l’expérience chèrement payée par certains de ses prédécesseurs. Une leçon mal retenue par beaucoup d’autres de ses pairs. Mais ainsi va l’Afrique.

La source: Le Marabout, Burkina Faso, mensuel satirique. Fondé en Septembre 2001 para l’équipe du Journal de Jeudi, il est l’un des premiers panafricains francophones réalisés sur le continent noir (www.marabout.net).

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