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jueves, mayo 2, 2024

Série noire à Bagdad

PolíticaSérie noire à Bagdad

Série noire à Bagdad

L’assassinat d’Ihab Al-Chérif fait partie d’un jeu complexe: punir l’Egypte mais aussi séparer l’Iraq de son environnement arabe. Une partie aux contours flous. Par Nada Omrane

L’affaire de l’assassinat du chef de la mission diplomatique égyptienne à Bagdad, Ihab Al-Chérif, revêt plus d’une signification dans le contexte trouble et critique de l’Iraq. D’une part, et comme il a été annoncé dans le communiqué de la branche iraqienne d’Al-Qaëda, groupe dirigé par l’islamiste jordanien Abou-Moussab Al-Zarqaoui, l’opération a visé directement le gouvernement égyptien, et ce en raison de la «coopération entre Le Caire et les Etats-Unis pour assurer les desseins de Washington à Bagdad».

Mais de l’autre côté, cet assassinat constitue une sorte de mise en garde adressée aux pays du monde en général et aux pays arabes en particulier, pour leur interdire d’élever leur niveau de représentation diplomatique à Bagdad. L’Egypte et son diplomate Ihab Al-Chérif seraient donc la première victime, puisque Le Caire est supposé avoir été le premier pays arabe à nommer un ambassadeur en Iraq. C’est du moins ce qui a été perçu ou répété à Bagdad, puisque l’Egypte a démenti avoir élevé le niveau de sa représentation diplomatique et a souligné que son diplomate assassiné était le chargé d’affaires. Cela dit, le 22 juin dernier, lors d’une conférence internationale d’aide à l’Iraq qui s’est tenue à Bruxelles, le ministre iraqien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, avait déclaré que l’Egypte était «le premier pays arabe à avoir nommé un ambassadeur à Bagdad».

D’ailleurs, dans ce contexte d’attaques contre des diplomates, on relève que l’émissaire de Bahreïn en Iraq, Hassan Mallala Al-Ansari, a été victime d’une attaque à main armée dans le quartier de Mansour. Le diplomate venait d’être promu au rang d’ambassadeur de la petite monarchie du Golfe. Quant à l’ambassadeur du Pakistan, Younis Khan, sorti indemne d’une attaque contre son convoi, il a dû quitter l’Iraq. La voiture blindée de l’ambassadeur de Russie a été également attaquée sur la route de l’aéroport. Ces faits montrent que les groupes islamistes ont décidé de prendre désormais pour cibles les diplomates en poste à Bagdad avec probablement la ferme volonté d’empêcher l’Iraq d’avoir des relations avec des pays tiers, notamment arabes et musulmans.

Le gouvernement iraqien a décidé d’offrir des escortes policières aux diplomates en poste à Bagdad. «Avant, les diplomates refusaient d’être escortés par la police, mais maintenant nous allons agir pour les protéger», a affirmé le président iraqien, Jalal Talabani. «Nous allons prendre des mesures pour protéger les ambassades et les diplomates, spécialement dans le quartier de Mansour», où sont situées une majorité des ambassades et des résidences diplomatiques, a-t-il ajouté.

Compliquer la tâche du gouvernement De toute façon, l’assassinat du diplomate égyptien ne fait que compliquer la tâche du gouvernement iraqien qui a tenu au cours de la dernière période à remettre les choses en ordre en ce qui concerne le travail des ambassades à Bagdad : la Grande-Bretagne, un certain nombre de pays occidentaux, d’Amérique latine et d’Asie avaient rouvert leurs ambassades à Bagdad en nommant des représentants au plus haut niveau. C’est alors que les critiques iraqiennes contre les pays arabes qui n’ont pas pris la même initiative ont augmenté.

Le président Talabani et le chef du gouvernement Al-Gaafari ont, eux-mêmes, tenu des propos dans ce sens. Ce fut alors la nomination par la Jordanie de son ambassadeur et par l’Egypte de désigner Ihab Al-Chérif, qui avait été considéré à Bagdad comme ambassadeur. L’assassinat a donc augmenté les difficultés du gouvernement iraqien. Lui aussi reçoit un message selon lequel les missions diplomatiques resteront sous la coupe du danger et que le retour à la normale de la vie politique en Iraq est impossible. D’où une certaine irritation auprès des responsables iraqiens. Ainsi, Haguem Al-Husseini, président de l’Assemblée nationale, a déclaré à Al-Ahram Hebdo que «l’ambassadeur assumait une partie des responsabilités en sortant sans escorte», tout en concédant que l’opération avait pour cible «la totalité de la vie politique iraqienne. Elle vise à rompre les liens entre l’Iraq et le monde arabe, voire le monde entier». Pour lui, les pays arabes « frères, et à leur tête l’Egypte, sont conscients de la gravité du danger qui menace l’Iraq. Ils tentent donc de le soutenir. L’Egypte a pris l’initiative d’assurer la formation des cadres de l’armée et de la police iraqiennes. Elle exprime ainsi sa vision nationale quant à soutenir l’Iraq ». De quoi rendre Al-Husseini optimiste. Selon lui, l’événement ne va pas affecter les relations entre les deux pays.

Le porte-parole officiel du premier ministre, Laith Kouba, avait qualifié l’affaire de tentative «d’intimidation destinée aux autres pays pour qu’ils n’élèvent pas le niveau de leur représentation en Iraq. C’est un message adressé à ceux qui ont l’intention d’avoir des missions diplomatiques en Iraq. Le fait d’enlever un ambassadeur est une façon de démontrer l’impuissance du gouvernement face à ces groupes terroristes».

De toute façon, cela a eu un effet dissuasif, du moins à court terme, puisque la Jordanie a remis l’envoi de son ambassadeur, bien qu’elle ait annoncé qu’elle ne renoncera pas à le faire. Toujours est-il, ce serait la faiblesse des mesures de sécurité qui justifie ce report, le vice-premier ministre jordanien Marwan Moasher ayant déclaré que son pays restait déterminé à nommer un ambassadeur en Iraq, bien que la guérilla prenne désormais pour cibles les diplomates à Bagdad.

Différend égypto-iraqien

Mais la question de l’assassinat du chargé d’affaires égyptien aurait d’autres dimensions, selon Bagdad. Le gouvernement iraqien a indiqué enquêter sur des liens éventuels de l’Egypte avec la guérilla, après l’assassinat d’Al-Chérif. «Nous enquêtons sur le fait que l’Egypte essayait d’aider (à une solution politique en Iraq) en ayant des contacts avec des groupes activistes sunnites et même des insurgés», a déclaré le porte-parole du premier ministre iraqien Ibrahim Jaafari, Laïth Kouba. «Cela pourrait donner une idée sur la manière dont il (le diplomate) a pu quitter son domicile sans garde et être kidnappé dans la rue», a-t-il ajouté. Il a souligné que le gouvernement iraqien n’avait jamais obtenu des diplomates égyptiens la confirmation qu’ils avaient des contacts avec la guérilla ou des groupes djihadistes. Ces informations sont basées sur les renseignements obtenus par le gouvernement, selon lui. Ce à quoi a énergiquement riposté le chef de la diplomatie égyptienne, accusant les autorités iraqiennes de vouloir justifier le meurtre.

Dans un contexte plus large, l’assassinat a eu un large écho, soulignant l’importance de la représentation arabe en Iraq. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a affirmé que l’assassinat a pour but d’écarter «l’Iraq de son environnement arabe» et d’ajouter que «la présence diplomatique arabe à Bagdad exprime les indices les plus profonds d’amitié et de contacts arabes avec le peuple iraqien dans sa totalité et confirme l’identité arabe de ce pays». Et de préciser que les menaces contre la sécurité des diplomates égyptiens à Bagdad par l’enlèvement, l’assassinat ou le ciblage, comme le cas du chargé d’affaires bahreïni, est «dans l’intérêt de tous ceux qui veulent rompre les liens de l’Iraq avec le monde arabe».

L’allusion de Moussa est claire. Elle s’adresserait à l’Iran, aujourd’hui très influent sur la scène iraqienne, puisque tous les éléments qui lui étaient inféodés détiennent aujourd’hui les clefs du pouvoir. Les appels à placer l’Iraq dans un autre contexte que celui arabe se poursuivent. Si la majorité des Iraqiens préfèrent rester au sein d’une patrie unique regroupant plusieurs ethnies et communautés, des éléments extrémistes considèrent qu’il faut tirer l’Iraq hors de cet environnement arabe. Les Kurdes contribuent beaucoup à nourrir ce courant.

Les implications de l’assassinat d’Ihab Al-Chérif sont donc multiples. S’il y a l’aspect direct et imédiat du côté de la branche iraqienne d’Al-Qaëda, d’une réprobation de l’attitude du gouvernement égyptien pour avoir envoyé un ambassadeur à Bagdad, de quoi servir les intérêts américains, il y a aussi l’idée de mettre en valeur l’impuissance du gouvernement transitoire iraqien. Il ferait preuve ainsi de son incapacité à mener ses devoirs, notamment sur le plan de la sécurité, tant celle du peuple iraqien que celle des représentants arabes et étrangers en Iraq.

La source: Al-Ahram Hebdo (www.ahram.org.eg/hebdo/)

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