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L’Afrique post-coloniale perd l’une de ses figures historiques

CulturaL'Afrique post-coloniale perd l'une de ses figures historiques

LÉOPOLD SEDAR SENGHOR DÉCÉDÉ EN FRANCE

L’Afrique post-coloniale perd l’une de ses figures historiques

Avec la mort de Léopold Sédar Senghor, décédé ce jeudi à l’âge de 95 ans, l’Afrique post-coloniale perd l’une de ses figures historiques et la France un symbole de la francophonie et de ses relations avec le continent noir.

Par Mohamed Fana

Premier Noir élu à l’Académie française en 1983, le chantre de la “négritude” vivait à Verson, à sept kilomètres de Caen (Calvados), où il s’était retiré après une vie partagée entre la politique et la littérature. Léopold Sédar Senghor dirigea le Sénégal de 1960 à 1980 et fut le premier chef d’Etat d’une ancienne colonie francophone d’Afrique sub-saharienne à céder volontairement le pouvoir le 31 décembre 1980 à son Premier ministre et dauphin, Abdou Diouf.

Le Sénégal lui doit une stabilité politique rare en Afrique. Il considérait cependant que l’essentiel de son oeuvre résidait dans ses écrits. Né le 9 octobre 1906 dans l’ancien comptoir portugais de Joal, dans un Sénégal qui constituait l’un des fleurons de l’ancien empire colonial français, Léopold Sédar Senghor avait fait des études supérieures de littérature à Paris -il fut notamment condisciple du futur président Georges Pompidou en khâgne, au lycée parisien Louis-le-Grand.

Il se lie alors d’amitié avec une autre grande figure de la “négritude”, le poète et futur député communiste noir de la Martinique Aimé Césaire, ainsi qu’avec les écrivains-philosophes Jean-Paul Sartre et Albert Camus. Agrégé de grammaire, il est professeur au lycée de Tours de 1935 à 1938, puis à Saint-Maur-des-Fossés.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il est prisonnier pendant deux ans en Allemagne. Après son retour de captivité, il entame une carrière politique dans la France libérée: élu député du Sénégal à l’Assemblée nationale en 1945, siège qu’il conservera jusqu’en 1959, il est secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil sous Edgar Faure (1955) et ministre-conseiller du fondateur de la Ve République, le général de Gaulle (1959).

“Métissage culturel”

Il adhéra à la SFIO (l’ancêtre du Parti socialiste) dès 1936, trois ans après avoir acquis la citoyenneté française, et y resta jusqu’en 1948, époque à laquelle il s’orienta vers le nationalisme africain. En 1960, il est député à l’Assemblée législative du Sénégal nouvellement indépendant. Il est ensuite élu président.

Son “exemplarité” a été saluée, notamment pour avoir accepté de quitter le pouvoir en 1980 après avoir instauré dans son pays un climat de tolérance unique en Afrique. Il n’hésita pas, néanmoins, à emprisonner pendant douze ans l’un de ses rivaux, Mamadou Dia.

Parallèlement à cette carrière politique, qui a fait de lui l’un des “sages” de l’Afrique, Léopold Sédar Senghor a poursuivi une oeuvre littéraire abondante et louée pour son originalité. D'”Hosties noires” (1936-1945) aux “Lettres d’hivernage” (1972), son écriture lui a ouvert les portes de l’Académie française.

Défenseur du “métissage culturel” et de la “civilisation de l’universel”, il estimait que, “pour se métisser (…) chacun doit s’enraciner dans les valeurs de sa race, de son continent, de sa nation pour être, puis s’ouvrir aux autres continents, aux autres races, aux autres nations, pour s’épanouir et fleurir”. Il a continué à être un inlassable militant de la francophonie jusque dans les dernières années de sa vie.

Senghor fut marié avec Geneviève Eboué, fille du gouverneur guyanais noir des colonies Félix Eboué, puis avec la petite-fille d’un marquis normand, Colette Hubert. Il a eu trois fils, dont l’un s’est suicidé et un autre est mort dans un accident de voiture.

L’homme à la “triple vie”

S’il avait dû choisir, Léopold Sédar Senghor, décédé jeudi à l’âge de 95 ans, disait que de sa “triple vie” d’homme politique, de professeur et de poète, il aurait sauvé ses poèmes. “C’est là l’essentiel”, ajoutait-il. La poésie, “forme la plus accomplie” de la culture. La culture, “fondement et but ultime de la politique”.

Ses poèmes et écrits étaient en français, langue dont il savait “les ressources, pour l’avoir goûtée, mâchée, enseignée”. “Chez nous, les mots sont naturellement nimbés d’un halo de sève et de sang; les mots du français rayonnent de mille feux, comme des diamants”. Par cette phrase, il donnait une clé de son oeuvre, métissage de la négritude et de la francophonie. A 17 ans, Senghor compose ses premiers poèmes, sous influences de Victor Hugo, Lamartine et Chateaubriand. En 1932, avec Aimé Césaire, il “invente” la théorie de la négritude, parce que, dit-il, “nous sommes des métis culturels, parce que, si nous sentons en nègres, nous nous exprimons en français”. “Nous sommes des lamantins qui, selon le mythe africain, vont boire à la source comme jadis lorsqu’ils étaient quadrupèdes ou hommes”. Senghor se révèle en 1945 avec un premier recueil, “Chants d’ombre”, une poésie lyrique où s’expriment la solitude de l’exilé et “le regret du Pays noir”, l’amour et la beauté de la femme. “Nuit d’Afrique, ma nuit noire mystique et claire, noire et brillante “O ma lionne, ma beauté noire, ma nuit noire, ma noire nue”. En 1948, “Hosties noires” raconte le combat les tirailleurs sénégalais morts pour la France.

Une nouvelle vie pour le poète Président

L’histoire du Sénégal que l’on a appelé en son temps la vitrine de la démocratie en Afrique, se confond avec les actions, vingt ans durant de Léopold Sedar Senghor. Tout premier Président de la République du pays de la Teranga, Léopold Sedar Senghor n’a pas vécu inutile à tous les points de vue. L’on pourrait même dire que le poète-président, a été un personnage hors du commun.

Fondateur du parti Socialiste sénégalais (PS) et grand homme de culture, il a été le promoteur de la négritude. Mais l’on retiendra surtout sa marque sur l’échiquier politique de son pays.

Faisant preuve d’une hauteur de vue, Léopold Sedar Senghor, bien avant le fameux discours de la Baule (France) qui avait tout d’un discours d’orientation pour des sous-développés, a eu le courage d’autoriser le multipartisme (limité) au Sénégal. Tenez-vous bien, à l’époque où les “tout-puissants ” partis uniques régentaient tout en Afrique.

A l’époque surtout où toute tentative (option) d’ouverture politique donnait le tournis à la majorité des Chefs d’Etat. Ce n’est pas tout. Tout en nourrissant de grandes ambitions pour le Sénégal indépendant et souverain, Léopold Sedar Senghor a surpris le monde entier et séduit la communauté internationale en décidant de quitter librement le pouvoir, c’est-à-dire la magistrature suprême. Incroyable mais vrai dans une Afrique où ne sont pas légion, les partisans du partage du pouvoir d’Etat. Comme quoi, son nom était à l’avance, inscrit en lettres d’or dans l’histoire du continent.

Après une vie bien remplie sur terre, Léopold Sedar Senghor recommence certainement une nouvelle vie avec des ancêtres, des dieux etc. Adieu poète-président, adieu grande figure d’Afrique… Léopold Sedar Senghor.

Source: Fraternité Matin. 50 000 ex., Côte-d’Ivoire, quotidien. Propriété de l’Etat, Frat’Mat’, comme on l’appelle à Abidjan, reste, trente ans après sa création, un organe gouvernemental pur et dur. http://www.fratmat.co.ci/ “Fraternité Matin” est hébergé par Africa Online. Le site reprend en partie le contenu de la version papier, mettant l’accent sur les articles tirés des pages Société et Vie locale et offre un accès à ses archives en ligne depuis 1997.

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