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jueves, mayo 9, 2024

Une collection sort de l’oubli

CulturaUne collection sort de l'oubli

Une collection sort de l’oubli

Les icônes et manuscrits du monastère de Sainte-Catherine dans le Sinaï sont enfin regroupés dans le cadre d’un musée

Par Samar Al-Gamal

Le monastère de Sainte-Catherine.

Le monastère de Sainte-Catherine, situé à 1.530 m d’altitude à l’ombre des monts Safaga, Catherine et Moussa, est empreint de religiosité. C’est là où Moïse aurait reçu les dix commandements de Dieu. Et c’est au nom d’une des premières martyres de la chrétienté en Egypte qu’il fut édifié. Des trésors s’y trouvent, dont une importante collection d’icônes et de manuscrits. D’où l’idée d’installer dans l’enceinte d’un couvent dépendant du monastère le musée des Trésors sacrés. C’est un édifice de 90 m de long et de 75 de large entouré d’un mur de granit. Autre particularité du bâtiment. Il est à 250 m au-dessus du puits de Moïse.

Jadis, il servait à préserver les anciens manuscrits, puis dans les années 1980 il fut transformé en demeure pour l’anba (évêque) du monastère. Si le couvent remonte à l’an 527, à l’époque de l’empereur Justinien, l’installation consacrée aujourd’hui au musée, elle, est plus jeune d’environ un siècle et demi. Mais “elle n’a été annexée par le monastère que vers 1975”, indique père Efthimios, un religieux du monastère.

Mais l’édifice ne détonne pas par rapport à l’ensemble. Les pierres qui constituent les murs ressemblent à celles des autres bâtiments de ce couvent grec-orthodoxe. Et même si les fenêtres ont été renouvelées par du bois plus moderne, elles ne semblent pas déplacées. La porte principale du musée a été construite en métal et peinte de couleur verte, par les moines du monastère, “exactement comme l’ancienne”, assure le père. De l’extérieur, le tout semble en parfaite harmonie. On n’a fait, dit-on, qu’enlever le tas de poussière qui s’y était accumulé à travers les années. Des trésors dépoussiérés

Une fois franchi la porte, c’est la surprise … peut-être même le choc. Entre l’extérieur et l’intérieur, le contraste est évident. On ne se croit plus sur un site biblique. Céramiques ultra modernes, en couleurs grise et verte identiques à celles qui se trouvent dans les grands hôtels. Et ce n’est pas tout. Les murs sont peints en bleu verdâtre tout à fait comme la couleur utilisée pour les fonds des vitrines qui conservent les trésors du monastère de la jeune sainte Catherine qui subit le martyre à Alexandrie. “On a utilisé des verres très clairs et antireflet, un système de fibres optiques, pour contrôler l’air et la température et éviter que les bois et les icônes ne s’abîment”, explique Petro Moros, le fournisseur des vitrines. Si l’examen du dossier d’aménagement des lieux a pris environ 4 ans, il a fallu une année entière pour installer l’éclairage et le système électrique. Ceci outre un dispositif de sécurité très sophistiqué. “On a utilisé la technologie la plus récente de muséologie. Il doit être le musée le plus moderne en Egypte dans l’un des plus anciens endroits au monde pour conserver une richesse chrétienne unique”, a ajouté Moros.

Des boiseries de toute beauté. Quelques milliers de manuscrits, d’icônes, de tissus d’une valeur inestimable. Leurs dates s’étalent entre l’époque byzantine au VIe siècle et la période de l’iconoclastie au XIIIe siècle. C’est l’isolement du monastère qui lui a épargné la destruction de ses trésors lors de la guerre des iconoclastes. Aujourd’hui, nous posons un regard toujours émerveillé. Dans la première pièce des neuf que contient le musée s’étalent les icônes byzantines. Les sujets sont des scènes des Evangiles ou représentent des portraits des saints. Une des plus remarquables représente la Vierge Marie tenant Jésus entre ses bras. Elle est assemblée de mosaïques de 1 mm2 pour former une rare pièce de 30 x 50 cm.

La deuxième pièce a été consacrée à l’héritage de la Vierge Marie et la vie liturgique figure dans la troisième. C’est ici qu’on peut admirer le tissage fin du lin brodé en or et en pierres précieuses. Là sont exposés costumes et parures des moines qui se succédèrent au monastère, mais aussi des sultans et califes qui les défendirent à travers les siècles. Quant à sainte Catherine, on lui consacra la quatrième pièce et sur les murs du corridor qui mène à la cinquième sont exposées de nombreuses photos du monastère et des monts qui l’entourent. Il faut franchir un petit arche tout bas pour accéder à cette salle. A l’entrée est exposée une croix en cuivre d’environ un mètre et plus surprenant encore un fac-similé du codex Sinaiticus.

Enfin, les quatre autres pièces du musée ont été successivement réservées aux manuscrits et anciens ouvrages sacerdotaux, au prophète Mohamad, à l’art métallique ecclésiastique et aux documents et photographies. Un charmant musée donc. Mais où était cachée toute cette richesse ?

“Elle a toujours été là, au couvent, sous la poussière. Il était temps de l’en sortir”, avoue Petros Kofopoulos, l’architecte du musée. Pour père Daniel, “une des plus grandes raisons est que l’édifice subit les phénomènes naturels, un mur peut s’écrouler ici, la pluie peut passer par-là, et ces trésors pourraient ainsi s’abîmer un jour ou l’autre et avec eux toute une grande partie de l’Histoire”.

Il y a 50 ans, les icônes et manuscrits étaient gardés dans un coin de la bibliothèque. Aujourd’hui, grâce aux donateurs, les moines ont pu construire ce musée. “Les organisations et bailleurs de fonds qui financent veulent aussi voir le fruit de leur argent. Il faut savoir que certains, eux, donnent pour éviter de payer des taxes”. L’obéissance est le mot-clé pour le moine

L’Anba Demianos, évêque du monastère de Sainte-Catherine, a reçu des patriarches grecs orthodoxes venus de 4 pays méditerranéens. Entretien:

-Quelle est l’occasion pour laquelle vous avez reçu ces évêques grecs orthodoxes?

-C’est une double occasion pour les chrétiens grecs orthodoxes. Ils sont venus de Grèce, de Turquie, de Palestine et d’Egypte pour fêter 1 700 ans de monachisme, introduit par saint Marc dans les déserts égyptiens. Ces festivités coïncident aussi avec la fête de sainte Catherine, célébrée le 7 décembre de chaque année. Les cérémonies ont eu lieu successivement au monastère de Mar Guirguis à Al-Tor, puis au couvent des sœurs à Feyran, et enfin à Sainte-Catherine. Le tout au Sinaï donc.

-Comment résumez-vous la philosophie du monachisme?

-L’obéissance est le mot-clé dans cette philosophie. Le monachisme se base en premier lieu sur la purification du cœur humain par les prières. A la différence du monachisme pur marqué par la solitude et l’isolement dans l’Eglise copte, cette pratique chez nous allie dévotion et sciences. Aux côtés des prières intensives, les moines doivent exercer des travaux utiles à l’intérieur du couvent.

-Quelles sont les conditions pour devenir moine?

-Notre amour pour le Seigneur doit être la plus grande motivation. Le but doit être de porter davantage d’amour à Dieu dans notre cœur. Dieu nous aime, mais nous pas. Si nous l’aimons avec sincérité, on n’aura pas à déployer de grands efforts pour y parvenir. On saura quoi faire tout seul par notre croyance. Comme Dieu disait à Moïse aime d’abord ton Dieu, avec tout ton esprit et ta force, puis aime tes prochains, mais pas autant que Dieu. C’est sur ces lois, comme le disait Jésus, que reposent toute la philosophie de la religion et notre vie pratique.

-Qu’est-ce qui pousse un individu à une telle pratique?

-L’amour de Dieu peut être une raison. Mais un père de famille également peut aimer Dieu et lui consacrer sa vie. La vie quotidienne nous pousse aux mensonges et aux péchés et désormais un barrage, un haut mur, s’établit entre Dieu et nous, entre l’âme, le cœur et la raison, et leur créateur. L’humilité et l’amour vont de pair. Le vaniteux ou l’égoïste n’arrive pas à aimer ses prochains et sa relation avec Dieu devient tiède.

-Pour quoi priez-vous actuellement?

-Nos prières sont pour nous, pour Dieu, mais aussi pour le monde entier et pour la paix. Avec l’aide de Dieu, des problèmes, que ni les hommes politiques, ni les militaires, ni même les opérations contre le terrorisme sont capables de résoudre, peuvent être réglés. La source: Al Ahram Hebdo, hebdomadaire d’ Egypte, est une publication du groupe Al Ahram destinée aux francophones (www.ahram.org.eg/hebdo).

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