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Le fragile avenir des universités irakiennes

CulturaLe fragile avenir des universités irakiennes

Le fragile avenir des universités irakiennes

Autrefois considérées comme les meilleures de la région, les universités irakiennes sont aujourd’hui au bord du gouffre. Une table ronde sur la revitalisation de l’enseignement supérieur en Iraq, organisée par l’UNESCO, s’est tenue à Paris en février. Son objectif : faire le point sur la situation et évaluer les besoins à venir. Par David Jobbins

Lorsque pays en 2003, les universités les entrées forces de coalition sont dans le iraquiennes n’étaient plus que l’ombre d’elles-mêmes. On était loin du temps où, dans les années précédant le conflit Iran-Irak, ces établissements entretenaient des liens étroits avec les universités du Royaume-Uni. Des milliers d’Iraquiens préparaient alors leur doctorat dans des universités britanniques.

Mais ces échanges ont cessé presque du jour au lendemain. Les enseignants iraquiens se sont retrouvés isolés dans un système universitaire précaire où l’allégeance au régime comptait autant que les compétences intellectuelles. Un grand nombre d’entre eux ont quitté le pays, pour cause de divergences politiques avec le régime de Saddam Hussein ou parce que les perspectives de carrière étaient meilleures à l’étranger. Aujourd’hui, à l’heure où la démocratie renaît timidement et où l’aide internationale commence à arriver sur le terrain, la diaspora est désormais vivement encouragée à revenir.

Le pays a en effet plus que jamais besoin de son élite. Les universités, qui s’efforcent de pallier un manque d’infrastructure criant, regorgent d’étudiants. La situation est d’autant plus critique que les deux guerres du Golfe ont elles aussi ébranlé le système. Idris Salih, vice-ministre iraquien de l’Enseignement supérieur, a ainsi déclaré lors de la table ronde organisée les 22 et 23 février dernier par la Division de l’enseignement supérieur de l’UNESCO, que 85 % des infrastructures universitaires avaient été détruites au cours des mois chaotiques pendant lesquels les forces de la coalition s’efforçaient de prendre le contrôle.

Problèmes de sécurité

Or, de toute évidence, la reconstruction dépendra autant des Iraquiens que du savoir-faire extérieur. Après la chute de l’ancien régime, l’Agence américaine pour le développement international (USAID) a mis en place un programme d’accords entre des universités américaines et iraquiennes pour un budget de 20 millions de dollars américains. Quelques semaines plus tard, le Qatar lançait un projet de 15 millions de dollars destiné à revitaliser les universités. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un plan de reconstruction de 100 millions de dollars. « Mais nous n’avons pas pu tirer profit des fonds provenant de pays donateurs car ils sont arrivés trop tard ou ne nous ont pas été versés du tout », a toutefois regretté Idris Salih.

De fait, les progrès sur le terrain sont restés limités, en partie à cause de problèmes de sécurité. Le programme de l’USAID misait sur l’entrée d’universités non américaines dans le partenariat, mais rares sont celles qui se sont porté candidates. L’université d’Oxford était la seule à représenter le Royaume-Uni. En partenariat avec l’université d’État de New York à Stony Brook, elle devait participer à un projet destiné à reconstruire les départements d’archéologie, d’assyriologie et de santé environnementale. Mais le décès de l’un des universitaires qui jouait un rôle-clé dans le projet a marqué la fin de la participation d’Oxford.

Certains pays ont apporté une aide directe en fournissant notamment des cours de formation intensive pour les administrateurs d’université. C’est le cas du Royaume-Uni, qui est intervenu par l’intermédiaire du British Council, et de l’Allemagne qui a agi par l’entremise de l’Office allemand des échanges universitaires (DAAD).

L’UNESCO a quant à elle déjà puisé dans les 15 millions de dollars offerts par le Qatar pour envoyer en Iraq des équipements de laboratoire médicaux et techniques ainsi que des manuels. À la fin de l’année 2004, une cargaison d’une valeur de 4,6 millions de dollars en équipement et matériel destinée à la formation de médecins, de dentistes, de pharmaciens, d’infirmiers et d’ingénieurs est ainsi parvenue aux universités iraquiennes. Elle comprenait également des manuels pour les étudiants et des ouvrages de référence d’une valeur supplémentaire d’un million de dollars. Dix tonnes de livres ont également été livrés aux universités de Bagdad et de Bassorah par le British Council.

Le Qatar et la République de Corée ont par ailleurs annoncé de nouveaux dons lors de la table ronde. L’Envoyée spéciale de l’UNESCO pour l’éducation de base et l’enseignement supérieur, S.A la Sheika Mozah Bint Nasser Al-Misnad, a promis un autre million de dollars. De son côté, la Corée s’est engagée à verser 200 000 dollars et la Doha Bank 30 000.

«Ces donations sont tout particulièrement appréciées, elles seront utilisées pour la mise en oeuvre de projets concrets au bénéfice des étudiants, des professeurs et des chercheurs», a déclaré Koïchiro Matsuura, Directeur général de l’UNESCO. À condition que les promesses d’aide se concrétisent. En février, un président d’université iraquien estimait en privé que 10 % à peine des fonds promis s’étaient matérialisés sur le terrain. Un tel montant ne sera certainement pas suffisant pour enrayer la fuite des cerveaux qui touche l’Iraq. Nombre d’universitaires partent en effet chercher ailleurs des perspectives d’avenir qui n’existent pas dans leur pays. Une solution pourrait consister à encourager les universitaires iraquiens à rentrer au pays grâce à des congés temporaires accordés par les universités d’autres pays du Moyen-Orient ou d’Occident.

Fuite des cerveaux

Des efforts ont par ailleurs été consentis. Les salaires des enseignants sont passés de près de 400 à environ 1 500 dollars mensuels. Mais les problèmes de sécurité restent très dissuasifs pour les enseignants. Mosa Al-Mosawe, le président de l’université de Bagdad, a déclaré que depuis la chute de l’ancien régime, 47 universitaires avaient été assassinés. Dix-sept d’entre eux exerçaient dans son propre établissement. Les enlèvements avec demande de rançon sont monnaie courante. « Les menaces proviennent souvent d’étudiants peu travailleurs qui cherchent à obtenir des fonds, surtout au moment des évaluations de fin d’année », a-t-il précisé.

De son côté, Idris Salih a déclaré que plus de 2 000 universitaires avaient quitté l’Iraq sous l’ancien régime. Depuis la chute de Saddam Hussein, 260 autres universitaires leur ont emboîté le pas. « Les 19 000 enseignants qui sont restés sont des héros qui travaillent dans des conditions difficiles – manque d’électricité, coupures de courant quotidiennes, terrorisme. La peur pèse constamment sur eux », a-t-il ajouté. Par ailleurs, il est peu vraisemblable que les universitaires qui se sont installés dans des pays où la laïcité est la norme reviennent enseigner dans des universités où règne la ségrégation des sexes.

Manifestations de soutien

En attendant, certains experts doutent qu’il soit judicieux de reconstruire le système sur les bases laissées par l’ancien régime. Certaines universités, créées pour répondre davantage à des besoins politiques qu’à des nécessités éducatives, auraient besoin d’importants investissements pour proposer des cours de qualité. Mais en valent-elles la peine ? Jairam Reddy, qui a supervisé la création des universités sud-africaines après l’apartheid en tant que président de la Commission de l’éducation d’Afrique du Sud, a préconisé le lancement d’une évaluation. Celle-ci permettrait de déterminer s’il est souhaitable de renflouer des institutions non viables ou si les efforts doivent se concentrer sur des universités plus solides et capables de retrouver leur ancien niveau.

Georges Haddad, directeur de la Division de l’enseignement supérieur de l’UNESCO, s’est montré plutôt optimiste. « Il est important pour nous que l’Iraq soit un État solide et démocratique. Sans éducation supérieure, il n’y a pas d’avenir. Je ne m’attends pas à des miracles, mais il est essentiel d’entamer le dialogue et de mettre en place le partenariat », a-t-il déclaré.

Alors que la table ronde arrivait à son terme, des manifestations très concrètes de soutien se sont d’ailleurs fait jour : entrée des universitaires iraquiens dans la communauté universitaire internationale, bourses d’études, échanges… « L’enseignement supérieur a besoin qu’on lui vienne davantage en aide, a assuré Idris Salih. C’est la clé de l’avenir pour la construction d’un nouvel Iraq reposant sur une démocratie pluripartite et le respect des droits de la personne humaine ». Depuis lors, une dynamique s’est mise en place autour des projets initiés par la table ronde. Institutions, gouvernements et bailleurs de fonds ont offert leur coopération.

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