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miércoles, mayo 8, 2024

La reconnaissance des droits des gardiens de la forêt: les "Pygmées" du Cameroun

SociedadLa reconnaissance des droits des gardiens de la forêt: les "Pygmées" du Cameroun

La reconnaissance des droits des gardiens de la forêt: les "Pygmées" du Cameroun

Le Projet pour la promotion de la politique de l’OIT relative aux peuples indigènes et tribaux (PRO 169) a été lancé en 1996 pour protéger les droits des 350 millions de personnes appartenant aux peuples indigènes et tribaux dans le monde. Les cultures et modes de vie des peuples indigènes diffèrent considérablement de ceux de la société dominante, et leur survie dépend de la reconnaissance de leurs droits et de l’accès à leurs terres et à leurs ressources naturelles traditionnelles.

KRIBI, Cameroun.- Sans aucune liaison téléphonique avec le monde extérieur, tout juste accessible par une piste forestière, le village pygmée, situé à deux heures de route de la station balnéaire de KRIBI au Cameroun, pourrait tout aussi bien se trouver à l’autre bout de la Terre pour de nombreux Camerounais.

Pour les Pygmées, en revanche, la localisation de leur habitat présente des caractéristiques plus ambiguës: trop près pour échapper aux bûcherons et en même temps trop loin pour pouvoir bénéficier des avantages de la vie moderne. Pour les quelque 40 000 Pygmées indigènes des forêts du sud et de l’est du Cameroun, la vie est devenue de plus en plus difficile du fait qu’ils vivent principalement des ressources de la forêt.

"Dieu a fait de nous les gardiens de cette forêt. Elle est notre âme et sans celle-ci nous n’avons plus de vie; nous disparaissons. Si on nous chasse de la forêt pour nous forcer à vivre le long des routes qui bordent les villes, notre communauté serait dénaturée", explique une femme bagyéli âgée de 26 ans.

Notre interlocutrice n’aime pas que l’on parle d’elle comme d’une "Pygmée", terme qui présente pour elle une connotation péjorative. Les membres des communautés "pygmées" préfèrent qu’on les désigne sous le nom de leurs tribus, à savoir Baka, Bagyéli et Bedzang.

Ces communautés sont parmi les plus pauvres du pays et vivent dans des régions isolées et parfois inaccessibles. Elles souffrent de la discrimination dans la mesure où elles sont considérées à tort comme étant moins développées et moins avancées que les autres groupes plus dominants de la société.

Outre que la forêt tropicale pluviale est surexplotiée par les forestiers, l’Etat est en train d’y créer des parcs et des réserves nationaux, ce qui fait qu’elle ne peut plus fournir de nourriture et de plantes médicinales en quantités suffisantes pour les Pygmées. La mécanisation chasse le gibier, la pauvreté s’installe et les Pygmées, contraints de devenir fermiers, alors même que les terres exploitables sont rares.

"Nos voisins possèdent toutes les terres. Tout est difficile pour nous", explique la femme pygmée. "Il n’y a pas assez de nourriture pour tout le monde. Mais nous avons une tradition de partage et nous essayons de répartir entre nous tout ce que nous trouvons".

Outre le manque de terres exploitables et les difficultés d’accès à des soins de santé primaires satisfaisants, les Pygmées sont analphabètes à 95 pour cent du fait de l’éloignement des écoles et de l’inadéquation des programmes avec leur mode de vie. Le mode de vie traditionnel des agriculteurs-chasseurs que sont les Pygmées est menacé non seulement par l’arrivée des bûcherons mais aussi par la non-reconnaissance de leur communauté comme faisant partie de l’écosystème de la forêt.

Une récente étude portant sur les communautés indigènes au Cameroun (Note 1) combine l’analyse des politiques gouvernementales et des informations obtenues en consultation directe avec les peuples indigènes et tribaux.

"Elle conclut que ces populations n’ont été que très peu consultées durant la préparation de la Stratégie nationale de réduction de la pauvreté. Leurs aspirations et leurs droits ne sont pas beaucoup pris en considération, et il y a un danger que la réalisation du présent modèle unitaire de développement aggrave encore la pauvreté de ces populations", déclare Francesca Thornberry, experte du BIT pour le projet PRO 169.

D’après les peuples Baka, Bagyéli et MBororo, une stratégie efficace de réduction de la pauvreté doit comprendre au minimum certains éléments liés à la reconnaissance de leurs droits coutumiers et fonciers: accès aux ressources forestières; accès à la nationalité et à la justice; développement des capacités organisationnelles pour assurer une représentation réelle dans les processus de décision; participation réelle à la gestion des ressources forestières; répartition équitable des bénéfices de l’exploitation forestière et préservation de la biodiversité; amélioration de l’agriculture et accès à l’infrastructure et aux services sociaux de base de manière culturellement appropriée.

En juin 1995, l’OIT a accueilli un atelier national pour discuter des principales conclusions et recommandations de l’étude sur les peuples indigènes et tribaux et la réduction de la pauvreté ainsi que d’autres questions pertinentes pour ces populations du Cameroun. Etaient présents à cet atelier des représentants des peuples indigènes et tribaux, des gouvernements, des syndicats et d’ONG. Les discussions se sont centrées sur trois thèmes: réduction de la pauvreté, droits humains et gouvernance.

Le suivi des recommandations de cet atelier qui concernent directement l’OIT se fait dans le cadre du travail courant du programme de l’OIT PRO 169 et du bureau sous-régional de l’OIT pour l’Afrique centrale à Yaoundé. Les travaux ici visent principalement à renforcer les capacités et l’organisation de l’ensemble des partenaires concernés par les problèmes des populations indigènes. Ces activités sont conformes à l’objectif ultime qui est de permettre aux peuples indigènes de participer plus efficacement aux processus nationaux et locaux les concernant et de discuter eux-mêmes de leurs problèmes plutôt que de le faire par des personnes interposées.

L’OIT a adopté l’unique instrument juridique international désormais ouvert à la ratification qui concerne spécifiquement les 350 millions de personnes appartenant aux peuples indigènes et tribaux, à savoir la convention (nº 169) relative aux peuples indigènes et tribaux, 1989 (Note 2). Cette convention a été ratifiée par 17 pays et est reconnue sur le plan international comme l’instrument le plus important sur ce thème. Elle couvre un large éventail de questions, y compris le droit de posséder des terres, l’accès aux ressources naturelles, le droit à la santé, à l’éducation, à la formation professionnelle, à de bonnes conditions d’emploi et aux contacts transfrontaliers.

Le Projet pour la promotion de la politique de l’OIT relative aux peuples indigènes et tribaux (PRO 169) a été lancé en 1996 pour protéger les droits de la personne des peuples indigènes et tribaux par le développement de législations et de politiques fondées sur les normes de l’OIT, et par le renforcement des capacités de ces peuples. Ce projet est financé par l’Agence internationale danoise de développement (DANIDA) ainsi que par l’Union européenne (supplément Birgitte), et il cible principalement l’Afrique et l’Asie.

Note: (1) Tchoumba, B.: Peuples indigènes et tribaux et stratégie de réduction de la pauvreté au Cameroun; Projet pour promouvoir les droits des peuples indigènes et tribaux, Bureau international du Travail, Genève, et Centre pour l’environnement et le développement, Yaoundé, 2005. (2) Pour plus d’informations sur la convention no 169 et sur le projet PRO 169, voir le site ci-après: www.ilo.org/indigenous.

La source: BIT en ligne, Organisation Internationale du Travail.

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