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jueves, mayo 16, 2024

N’abandonnons pas la Côte-d’Ivoire

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N’abandonnons pas la Côte-d’Ivoire

Une guerre civile en Côte-d’Ivoire serait non seulement inter-ethnique et religieuse mais aussi régionale, à l’image des événements qui ont secoué l’Afrique des Grands Lacs, le Liberia, la Sierra Leone.

Par Arnaud De Raulin

Côte-d’Ivoire, Rwanda, Congo, République démocratique du Congo (RDC): la liste des pays d’Afrique francophone qui connaissent un effondrement économique, politique et social s’allonge d’année en année. Effets pervers de la mondialisation, crise identitaire et sécuritaire, ethnicisme exacerbé, démocratisation avortée et mal comprise, désengagement des grandes puissances en Afrique, fin de l’antagonisme Est-Ouest, tous ces facteurs sont à la fois des causes et des effets de la situation actuelle. Mais la conséquence la plus sérieuse vient du fait que la Côte-d’Ivoire est menacée de sécession. A qui la faute, qui sont les responsables, quelles sont les véritables causes et raisons du chaos de ces Etats, et de la Côte-d’Ivoire précisément?

Il serait facile et réducteur de désigner les coupables, mais on peut d’ores et déjà recenser un certain nombre d’erreurs qui ont été commises ces dernières années dans ce pays. La Côte-d’Ivoire, qui a souvent été présentée comme la plus belle vitrine de la francophonie, est devenue un revers diplomatique et politique pour la France. Comment en est-on arrivé à ce résultat? La situation actuelle prend son origine non seulement dans la difficile succession d’Houphouët-Boigny depuis 1993, mais aussi dans l’intérêt tout relatif, voire une certaine indifférence, que porte désormais la France à l’égard de l’Afrique.

Plusieurs signes en attestent: la fusion du ministère de la Coopération et du ministère des Affaires étrangères, la quasi-disparition des réseaux français en Afrique malgré la survivance de la “Françafrique” ici et là, la dévaluation du franc CFA de 50 % en 1994, l’alignement de la politique française sur le modèle gestionnaire prôné par le FMI et la Banque mon diale avec son train de privatisations hâtives et au profit de groupes d’intérêts, la diplomatie binaire et commune de la France et de la Grande-Bretagne en Afrique en dépit des intérêts stratégiques quelquefois divergents. L’histoire coloniale de ces deux pays ne se confond et ne coïncide pas toujours.

La nouvelle doctrine militaire préparée par la France en Afrique est une autre source de confusion, alors que, dans le même temps, la Grande-Bretagne a pu déployer, sans coup férir, plusieurs milliers de soldats sur le territoire de la Sierra Leone.

Cette nouvelle doctrine française de la non-intervention en Afrique appliquée de manière stricte et rigide risque de mettre les forces françaises dans un état d’inaction. En effet, aucune règle de droit international n’interdit à un Etat tiers de venir au secours d’un autre Etat lorsque ses institutions sont menacées et la légalité républicaine violée.

Comme on le sait, il existe une convention entre la Côte-d’Ivoire et la France qui permet à cette dernière d’apporter son concours à des opérations de maintien de la paix. D’autres pays africains, tels que la Gabon et le Tchad, bénéficient déjà de tels accords. A quoi servirait le stationnement de près de 600 militaires français à la base de Port-Bouet près d’Abidjan si la France ne pouvait pas intervenir?

Comme autre marque d’indifférence de la France en Afrique, nous avons aussi pour preuve l’absence des plus hautes autorités françaises de l’Etat aux obsèques de Léopold Sédar Senghor, membre de l’Académie française, héraut de la francophonie et haut représentant de la culture française. Cette absence a été vivement ressentie par beaucoup d’Africains et vécue comme une blessure morale.

Il ressort de plus en plus que la France n’a plus de politique africaine en dehors de celle affichée à Bruxelles. Changement d’époque, de stratégie, d’intérêts? C’est en tous les cas une grave méprise, car la grandeur et la considération de la France à l’extérieur se mesurent à l’attention qu’elle porte à ce continent. La politique menée par les dirigeants ivoiriens ces dernières années présentait aussi les ferments d’une telle crise.

En Côte-d’Ivoire comme d’ailleurs dans beaucoup d’Etats africains, les fondements de l’Etat sont fragiles et précaires. C’est pourquoi l’ostracisme politique pratiqué par les gouvernements successifs, depuis la mort d’Houphouët-Boigny, à l’égard des populations du Nord et de leurs représentants a été très mal reçu à l’intérieur de cette région. Que dire alors du régime discriminatoire dont fait l’objet les populations du Burkina Faso?

Or, il faut savoir, et c’est là le plus important, que le code foncier adopté en 1998 ne confère le titre de propriétaire foncier qu’aux seules personnes physiques ivoiriennes et aux collectivités publiques. Les étrangers sont donc désormais interdits d’accès à la propriété foncière. Qu’on le veuille ou non, c’est là une source de conflit.

Ce pays est également victime de l’ “ivoirité” qui avait été lancée par l’ancien Président Henri Konan Bédié, alors que plus d’un tiers de la population est d’origine étrangère. C’est au nom de ce funeste concept que l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara (de confession musulmane et dont l’un des deux parents est burkinabé) a été interdit de se présenter aux élections.

Il est urgent et nécessaire de briser ce double antagonisme ethnico-religieux (chrétiens-musulmans, Nord-Sud) qui est porteur de divisions et menace sérieusement l’unité du pays comme on l’ob serve en ce moment avec l’occupation des principales villes du Nord (Bouaké, Khorogo) par les mutins. Il faut absolument éviter que la Côte-d’Ivoire bascule dans la guerre civile, celle-ci serait non seulement interethnique et religieuse mais aussi régionale, à l’image des événements qui ont secoué l’ensemble de l’Afrique des Grands Lacs et les pays voisins tels que le Liberia et la Sierra Leone.

Cette crise politique aiguë qui frappe la Côte-d’Ivoire ne pourra être réglée que si l’on intègre dans son approche les trois niveaux d’intervention suivants:

D’abord, la France peut jouer un rôle décisif dans la résolution de ce conflit, compte tenu de son poids politique et économique encore important dans ce pays. Elle ne doit pas rester inerte. Au contraire, elle doit prendre ses responsabilités dans ce moment crucial de l’histoire de ce pays.

Ensuite sur le plan régional, les organisations internationales telles que l’Union africaine (ex-OUA), et les représentants du Conseil de l’entente et de la CDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) doivent également apporter leur contribution pour parvenir à ce règlement politique de ce conflit et faire arrêter incessamment ce processus insurrectionnel. Le sommet prévu au Maroc ces prochains jours entre cinq chefs d’Etat africains dont le président de la Côte-d’Ivoire, Laurent Gbagbo, et la France devrait permettre le dénouement de cette affaire. Enfin, sur le plan interne, il s’agit de créer un vaste mouvement d’intégration et d’assimilation entre ethnies et régions, Ivoiriens et Burkinabés, Guinéens comme Libanais.

La paix et l’intégrité du pays sont à ce prix. Il en va non seulement de l’intérêt de la Côte-d’Ivoire, mais aussi de l’équilibre géopolitique de l’ensemble de la sous-région car le moindre soubresaut qui touche la Côte-d’Ivoire se répercute presque immédiatement sur les pays voisins.

La source: l’auteur est professeur à l’Université d’Artois. L’article a été publié par le journal français Libération.

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